Stéphanie Escoffier MartoryCosmologiste
Stéphanie Escoffier Martory est directrice de recherche CNRS au Centre de physique des particules de Marseille (CPPM)1 . Spécialiste des vides cosmiques pour mieux comprendre de quoi notre Univers est constitué, elle est impliquée sur les grands relevés de galaxies comme la mission Euclid dédiée à la compréhension de la nature de l’énergie noire. En 2014, elle a reçu le prix du mensuel La Recherche, catégorie Coup de cœur, pour des travaux pluridisciplinaires.
Stéphanie Escoffier Martory s’intéresse à la cosmologie, c’est-à-dire à l’étude de l’origine et de l’évolution de l’Univers. « Il est à la fois fascinant et effrayant de se dire que notre compréhension de l’Univers se réduit à 5 % de son contenu énergétique ; le reste, appelé matière noire et énergie noire, étant de nature inconnue ».
Pour cerner la partie encore inconnue de l’Univers, Stéphanie Escoffier Martory s’intéresse plus particulièrement aux vides cosmiques, ces objets qui occupent plus de 80 % de son volume. Pour cela, elle exploite les données de mesures provenant de grands projets sur Terre ou dans l’espace, pour les confronter aux modèles théoriques. Tous ces projets de recherche ont précisément pour objectif d’observer des millions de galaxies situées à plusieurs milliards d’années-lumière de la Terre. « Mon objectif est juste de pouvoir rajouter une petite pierre dans cet immense édifice qu’est la compréhension de l’Univers ».
Auparavant, elle étudiait les neutrinos cosmiques avec le détecteur sous-marin ANTARES. Détecter les neutrinos [qui traversent la Terre] peut révéler des surprises là où on ne les attend pas : l’étude des signaux du détecteur ANTARES, conduite en collaboration avec des biologistes et des océanologues, a permis de suivre le mouvement des masses d’eau en milieu profond via l’émission de lumière (bioluminescence) des bactéries abyssales. Pour Stéphanie Escoffier Martory, « cette expérience a été très riche d’enseignements car la pluridisciplinarité n’est pas aisée en pratique, les mêmes mots n’ayant pas la même signification dans les différentes communautés scientifiques ».
Pour transmettre aux plus jeunes sa passion pour la compréhension de l’Univers, elle a participé au développement d’un dispositif utilisé sur des casques de réalité virtuelle qui permet de plonger dans l’Univers et dans les vides cosmiques. Il lui tient à cœur d’intervenir régulièrement auprès des scolaires et des collégiens. « Je suis persuadée que c’est très tôt qu’il faut intervenir, avant le lycée, pour encourager les jeunes filles à choisir des métiers scientifiques qui ne sont évidemment pas réservés aux hommes. »
- 1Aix-Marseille Université/CNRS